Une époque terrible : la fin du Moyen Age où dévier de la religion officielle pouvait conduire au bûcher, à n'être plus que 'chair à fagot' (comme on parlera, plus tard, de chair à canon). Mais époque aussi pleine d'espoirs où la foi en l'homme essaie de s'imposer. Ce contraste forme l'arrière plan du livre. Un second contraste en définit le contenu : fidélité totale aux faits historiques dans la description des aspects publics de la vie des personnages mais liberté totale dans la description de leur vie privée qui n'obéit qu'aux coutumes du temps, en conformité avec leur éducation, leur milieu, leur rang social et leur psychologie. Ce texte se présente comme un authentique document anglais du 16ème siècle récemment découvert en Hollande. En fait, j'ai utilisé les archives anglaises, françaises et espagnoles pour écrire ce roman, le récit d'une vie mouvementée au milieu des péripéties politiques et religieuses qui ont secoué l'Angleterre sous Henry VIII, Edouard VI et Marie Tudor (de 1510 à I555). Pour le narrateur, ces péripéties impliquent plusieurs voyages en France et un séjour à Venise (à la recherche de documents permettant de justifier le divorce d'Henry III à l'origine du schisme anglican). Le personnage principal, issu des couches moyennes de la population, raconte, à la première personne, ses expériences à Coventry, à Cambridge ou à Londres. et sa vie d'étudiant puis de prêtre, puis de prêtre marié puis de prêtre déchu. Une vie parfois proche des hautes sphères du pouvoir mais souvent renvoyée à de très modestes taches ; des hauts et des bas, plus de bas que de hauts comme le suggère le titre. Partis de positions culturelles identiques, les deux principaux personnages masculins connaissent des évolutions contrastées représentatives de deux courants majeurs des mentalités anglaises de cette période dont les soubresauts sont payés au prix fort par les personnages féminins ou marginaux. La Renaissance, naguère triomphante en Italie, se fait ici dans la douleur. Roman historique, donc, mais où les passions humaines, l'ambition, l'amour et la mort jouent un rôle essentiel dans des destins personnels largement imaginaires. Rien de mélodramatique cependant dans le ton. Bien que certaines situations auraient pu se prêter au pathos, l'humour (en dehors des grands moments de sacrifice) n'est pas absent et donne une forme plus plaisante aux éléments satiriques présents de bout en bout, notamment dans les nombreux dialogues .